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De la pop-music à la pulsion de mort : Comment la marchandisation de la musique nous pousse à la dépression ?

La musique des soixante dernières années nous enferme dans un ghetto rythmique, véritable caisse de résonance de notre angoisse face au nihilisme et de notre incapacité à penser une société sans classes.

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Par Aurélien

Lecture 15 min

La critique du rock effectuée par Michel Clouscard dans Le Capitalisme de la Séduction, paru en 1981 est désormais célèbre. Selon lui, la musique rock s’inscrit en trame musicale de fond d’une « contre révolution libérale-libertaire ». Il analyse, à travers son œuvre, les métamorphoses de la lutte des classes dans la seconde moitié du XXème siècle. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le capital est en crise, les industries américaines ont produit un surplus de marchandises qui accompagnaient les G.I. pendant le débarquement qui restent sur les bras des Etats-Unis. Ces marchandises représentent la quintessence de l’american way of life. On parle bien-sûr du Coca-Cola, des cigarettes Marlboro, des t-shirts, des blue jeans et des disques de la victoire censés remonter le moral des troupes sur le front.

En 1948, face à une Europe en ruine, dévastée par la guerre, les capitalistes américains ont imaginé l’affaire du siècle. Ces derniers vont proposer aux gouvernements européens des prêts colossaux en échange d’autorisations à importer leurs produits dans la vieille Europe. C’est le fameux plan Marshall. En quatre ans, les Etats-Unis prêtent aux pays européen 16.5 milliards de dollars et les produits américains déferlent sur le marché européen.

Ce nouveau mode de consommation entre en conflit avec les mœurs des couches populaires, particulièrement en France. On trouve le cola dégoûtant, on lui préfère le bon vieux vin. De plus, il n’est pas du tout dans les mentalités des populations de chercher à se réaliser ainsi par la consommation. Le capital se heurte à une éthique de rentier économe, totalement contradictoire avec les nouveaux besoins du capitalisme d’après-guerre. Au même moment émerge une des couches intermédiaires au prolétariat, que Clouscard appelle les « nouvelles couches moyennes » (NCM). Il les définit comme l’ensemble des personnes qui participent à la production sans produire. Ce sont bien des prolétaires, des salariés soumis à l’extorsion de la plus-value, mais ils ne sont pas, à la différence des ouvriers, sur les machines. Ce sont les cadres, les ingénieurs, les responsables en marketing, etc. Leur particularité étant qu’ils disposent généralement d’un salaire légèrement plus élevé que celui des ouvriers et des employés traditionnels. Et c’est sur cette part de salaire en plus que la bourgeoisie va miser pour écouler son surplus de marchandise.

Les NCM, en tant que couche tampon entre les ouvriers (masse productive du prolétariat) et la bourgeoisie, vont donc servir de levier pour la transition du vieux capitalisme à papa, dit capitalisme de la rente à un capitalisme de la vente. Pour que les NCM se mettent à dépenser leur salaire, il faut qu’ils se pensent extérieurs au prolétariat. On assiste alors au développement d’une nouvelle mentalité, que Clouscard appelle l’idéologie du désir, qui met l'individu et son plaisir au centre du discours pour légitimer une consommation libre, ludique, libidinale et marginale et donc écouler ces nouvelles marchandises. La notion de marginalité joue à ce moment-là un rôle très important puisqu’elle sert de socle identitaire (purement idéologique) pour se distinguer des travailleurs dans des modes comme le mouvement hippie. C’est l’apparition de la transgression érigée en règle.

L’apogée de cette métamorphose de la société se réalise en France dans le mai 68 estudiantin qui proclame « l’imagination au pouvoir » et la révolution sexuelle. Ces mêmes étudiants se rangent bien vite dans les alcôves du pouvoir une fois le capitalisme à Papa abattu. C’est l’alliance de Danny le Rouge, le fils libertaire, et de Pompidou l’oncle débonnaire et libéral, contre le père gaulliste et surtout contre les communistes. Un ensemble de pratiques culturelles se normalisent. Elles ne sont pas condamnables, elles relèvent même pour certaines d’une dimension franchement progressiste, mais elles participent d’un ensemble initiatique à un mouvement historique de fond, comme la prise de la pilule contraceptive, la fumette et, bien sûr, le rock. Cette nouvelle forme musicale exprime par son rythme binaire cet esprit de transgression (et non de révolution) mais également l’aliénation machinale du néo-capitalisme. Elle enferme l’individu dans la répétition du même et évacue la musique populaire qui permet l’inclusion d’un tiers-exclu comme le jazz.

Le philosophe et musicologue Dominique Pagani, ami de Michel Clouscard, apporte des précisions importantes sur la dimension profondément nihiliste et mortifère de cet appauvrissement musical (sans pour autant faire de jugement de valeur) en évoquant au fil de ses entretiens la notion freudienne de pulsion de mort.

A la fin de la première guerre mondiale, Freud est dépêché pour s’occuper des traumatisés des tranchées en hôpital psychiatrique. C’est la première fois qu’il a l’occasion de vérifier sa théorie à grande échelle. Ses patients changent totalement, puisqu’il passe de la bourgeoisie viennoise, qui venait chez lui par effet de mode, à des masses de paysans dans un état de choc profond. Avant de rencontrer ces nouveaux patients, Freud pensait que le principe moteur du psychisme était la libido. Il pensait que la pulsion sexuelle et la recherche du plaisir étaient ce qui motivait et mettait en mouvement l’individu dans une anthropologie assez vitaliste. C’est ce qu’on appelle la « première topique ».

Cependant il sera frappé par quelque chose de très troublant en analysant les traumatisés de guerre. Aucun d’entre-eux ne cherchait à éprouver du plaisir. Ils s’obstinaient au contraire à revivre et répéter dans leur tête le moment de leur traumatisme de manière compulsive. Ils revivaient en permanence les éclats d’obus, les grenades, les rats, le no man's land, les gaz, etc. Tout ça est venu invalider sa théorie initiale et l’a poussé à refonder entièrement la théorie psychanalytique (et c’est là que l’on voit la scientificité de Freud). Puisque le principe de plaisir n’était manifestement pas premier chez les traumatisés de guerre et qu’au contraire c’était la mort qui était omniprésente dans leurs rêves, discours, crises etc. c'est qu'elle devait primer.

C’est en analysant le jeu de son petit-fils Ernst, âgé de un an et demi, qu'il a trouvé la clef du problème (1). Ernst, enfermé dans une sorte de parc pour enfant, s’amusait à jeter en dehors des barreaux une bobine attachée par une ficelle et la ramener à lui en disant « fort – da », ce qui pourrait se traduire par « loin – près » ou « là-bas – là », ce qu’il répétait encore et encore. Au moment de l’éloigner il avait un visage inquiet et au moment de la récupérer il semblait jubiler. L’enfant aurait développé ce jeu lorsque sa mère s’absentait de la pièce. À cet âge-là les enfants vivent la disparition de la mère de leur champ de vision comme un abandon, ce qu’a très bien montré Bowlby et sa théorie de l’attachement (2).

Freud émet l’hypothèse que l’enfant investi symboliquement la bobine en y mettant l’image de sa mère. Par le jet de la bobine l’enfant symbolise l’abandon de la mère (pire chose pour un bébé qui n’a pas encore conscience de sa propre individualité donc de sa mortalité (3)). Et fatalement, en la faisant revenir à lui, il se rassure mais surtout il manifeste un pouvoir d’influer sur le réel et de réguler sa propre angoisse.

Freud mesure le rythme cardiaque de ses patients lorsqu’ils tentent de revivre leurs traumatismes. Il se rend compte que plus ils revivent la scène, plus leur rythme cardiaque se stabilise. Ils vont synchroniser les images de la scène avec leurs battements de cœur. Mais encore plus impressionnant que ça, il découvre que les patients vont même jusqu’à ralentir leur rythme cardiaque jusqu’à le rapprocher de la pulsation 0, dans les pires des cas. Et la pulsation 0, c’est la mort. Se donner la mort est souvent la solution aux problèmes du désespéré, mais c’est aussi la maîtrise suprême de l’homme sur ses déterminations. Si le suicide nous fait aussi peur c’est qu’il nous fascine par sa dimension à la fois terrible et toute-puissante.

Pour l’homme de la modernité, qui est caractérisé par Dominique Pagani comme celui qui désire quelque-chose qu’il ne connait pas et qui l’angoisse, à savoir l’espoir de la résolution de la contradiction entre le savoir absolu et le non-savoir absolu, la forme classique et la profondeur romantique, la subjectivité et le collectif, le travail manuel et intellectuel, bref la société sans classe dont il n’a la plus part du temps pas conscience ce qui l’amène à la dépression ; le suicide est la forme ultime de la liberté et en même temps son annihilation totale. Et si la mort nous attire c’est parce-que nous nous la représentons à l’envers, non pas comme un après la vie mais comme ce qui est venu avant, c’est-à-dire le néant mais surtout cet entre-deux, véritable paradis perdu entre le non-être et l’être qu’était le ventre de notre mère, où l’ensemble de nos rythmes biologiques nous étaient donnés par autrui, où nous n’avions aucune responsabilité, où nous étions uni à soi et à l’univers comme fait indivisible, sans jamais ressentir de manque, donc de désir donc de douleur, bref le véritable bonheur.

Freud comprend ainsi la dimension du manque dans le désir, et donc la recherche du plaisir, mais surtout l’accompagne d’une donnée nouvelle : notre attraction naturelle pour ce qui nous angoisse et nous rapproche du danger. Il découvre une pulsion parallèle au principe de plaisir : la pulsion de mort qui s’exprime dans la répétition incontrôlée et addictive de nos angoisses afin de mieux les saisir et les maîtriser.

La dimension du rythme joue un rôle fondateur dans l’anthropologie de Michel Clouscard. On la retrouve forcément dans son analyse du rock. La musique binaire, qu’elle soit rock’n’roll, électronique ou rap nous ramène à cette pulsion de mort car elle est le reflet immédiat de notre rythme cardiaque, parfois ressenti physiquement lorsque les baffles sont trop fortes, assimilé à cette tentative de maîtriser notre angoisse et de jouer à frôler la mort, comme pour nous rappeler que nous sommes encore vivants. Mais surtout elle nous rassure en nous ramenant à l’idée de notre état pré-natal et fait naître chez nous le désir d’un retour irrémédiable et impossible en arrière, hors du monde, du rapport à autrui et au travail, ce que nous répétons inlassablement par l’écoute de cette musique. C’est un enfermement vers la consommation pure de l’enfant dénué de toutes les responsabilités induites par le monde du travail, le monde des adultes.

Le problème ne vient pas du rythme binaire en soi : Dominique Pagani est le premier à dire que la musique dite baroque est très souvent binaire. Mais la différence fondamentale du baroque, qui exprimait l’autoritarisme de la monarchie absolue d’avec le rock et ses dérivés, c’est que la musique de l’ancien régime connaissait des richesses du point de vue de sa mélodie, ses harmonies et ses timbres largement supérieurs au rock qui lui permettait de la rendre plus ambivalente, d’y introduire le peuple (les musiques de Bach portent souvent des noms de danses populaire : gigue (4), bourrée etc.). Depuis le rock, la musique semble tendre vers une réduction toujours plus drastique des nombres de timbres, de la mélodie etc. au point d’en arriver à du rythme pur. Des formes musicales, comme la techno hardcore ou les récentes évolutions du rap de la trap jusqu’à la drill expriment très bien ce phénomène.

Bien-sûr, il y a toujours des exceptions. On peut penser au jazz-fusion qui reprend des formations rock ou au rock-progressif. De nombreux artistes de rock sont d’excellents musiciens, inutiles de mentionner Hendrix et sa simulation des largages de napalm sur le Vietnam (5) à la guitare électrique ou encore les albums rock de Gainsbourg, grand connaisseur de jazz qui a tenté de porter le rock français au niveau de la grande poésie française de la fin du XIXème siècle (6). On peut également citer le regretté MF Doom (7), grand rappeur britannique qui a tout au long de sa carrière pioché ses inspirations dans divers courants musicaux, créant une atmosphère unique et recherchée dans ses sons. Mais ce n’est pas ce qui fait le « mainstream » qui exprime l’idéologie dominante d’une époque. Du reste, ce phénomène est bien réel et nous devons nous inquiéter lorsque nous voyons des parterres de jeunes sautiller frénétiquement seuls avec eux-même dans des foules immenses car ce sont bel et bien des simulations de suicide collectif.

Notre but ici n’est pas de condamner moralement ceux qui écoutent cette musique, ni même artistiquement ; surtout lorsque l’Etat Bourgeois se prend à charger, gazer, démembrer et assassiner ces jeunes qui trouvent dans la techno une échappatoire à ce monde injuste, comme Steve Maia Caniço décédé par noyade en juin 2019 lors de la fête de la musique à Nantes, poussé par la police dans les eaux de la Loire.

Ce que nous voulons mettre en évidence, c’est que le néo-capitalisme induit un nouveau mode de consommation musicale fondé sur l’écoute individuelle de cette dernière. La musique n’est plus une pratique culturelle collective, mais une marchandise que l’on cherche à acquérir pour transgresser une norme et se construire une identité factice préfabriquée. Depuis le mouvement hippie, chaque nouvelle forme musicale s’est toujours accompagnée d’un style vestimentaire concordant qui maximise le nombre de marchandises à vendre, que ce soit pour le punk rock, le hip-hop, le metal, la techno ou plus récemment le rap-soundcloud avec le style sadboy et tous ses dérivés.

Encore une fois l’enjeu n’est pas de critiquer l’écoute individuelle de la musique. Elle est en soi un acquis historique permis par l’évolution technique, qui n’est ni bonne ni mauvaise. C’est la forme qu’elle prend sous le néo-capitalisme qui doit nous inquiéter. Le rythme binaire de ces musiques enferme celui qui l’écoute dans la répétition du même et empêche le rapport à l'autre. En concert, nous sommes isolés en nous-mêmes, inaptes à toute communication que ce soit par la danse ou la parole, car aucun mouvement ou parole n’est autorisée en dehors du saut et du cri. Cette musique, imposée par le haut, en tant qu’elle est l’expression des intérêts économiques d’une classe minoritaire, évacue les formes populaires de la musique d’antan comme le bal musette en France ou le jazz aux Etats-Unis qui permettaient encore une véritable communication par les corps et les mots. Le rock et ses dérivés (du point de vue idéologique) sont de véritables ghettos sonores dont la fonction est de couler les masses dans le moule individualiste du libéralisme, en vue d’en faire les acteurs de l’écoulement du surplus de marchandises que le néo-capitalisme doit produire pour résister à ses contradictions internes.

Cette même crise, qui s’exprime depuis 2017 et 2018 pour le grand public avec l’émergence d’un nouveau syncrétisme musical entre rap, rock et musique électronique dans l’ensemble des styles dit du soundcloud rap aux inspirations grunges et metal d’un Lil Peep ou d’un XXXTentacion (8), tragiquement décédés lors de ces années respectives. Épuisé, le capitalisme ne sait plus quoi proposer et tente désespérément de mélanger tout ce qu’il a pu créer depuis ces soixante dernières années et produire la marchandise musicale ultime. C’est sans doute que nous pouvons affirmer que cette ultime marchandise naîtra d’une influenceuse TikTok, starlette marchandise par excellence, avec une musique calibrée sur mesure par le terrible algorithme de la plateforme, ce qui semble se confirmer par la sortie récente du clip Build a B*tch de la tiktokeuse Bella Poarch ayant déjà atteint les 191 millions de vues.

Heureusement, nous pouvons espérer qu’émerge très vite de la colère sociale qui gronde sur toute la planète une nouvelle forme musicale révolutionnaire. L’occupation des ronds-points par les Gilets Jaunes et de l’Opéra de Paris par les musiciens et danseuses (9) nous a donné un aperçu des nouvelles sociabilités des travailleurs et des possibilités d’expression artistique du mouvement social. Il faudra encore d’autres efforts pour faire se rencontrer ces deux mondes et leur permettre d’échanger et de créer ensemble sur les lieux de travail la musique de demain qui nous libérera du ghetto et de la pulsion de mort, mais il nous est permis de rêver, à condition, comme le dirait Lénine, de réaliser ce rêve dans l’action révolutionnaire.

Nous vous recommandons, pour poursuivre cet article très partiel, le visionnage du court métrage La Fausse Note, réalisé par Aliocha, ainsi que le futur ouvrage à paraître sur la musique issu des entretiens entre Dominique Pagani et Aymeric Monville, disponibles sur la chaîne de ce dernier (10).

fond blanc

Aliocha, La Fausse Note avec D. Pagani, 2019

Loin d’être une invitation au puritanisme et à la moraline, cette vidéo a pour but d’introduire à la compréhension de comportements que nous partageons absolument tous sans nécessairement comprendre leurs origines. L’immanence du capitalisme se traduit dans des actes et des faits quotidiens que nous ne comprenons pas toujours. Or, il est décisif de restituer ces actes dans un système de compréhension.
CAPITALISME, ALIÉNATION ET MARCHÉ DU DÉSIR
Découvrir

(1) Sigmund Freud, Au-delà du principe de plaisir, 1920

(2) John Bowlby, Attachement et perte, 1969

(3) Sur la séparation de l'enfant d'avec sa mère à travers les différents stade de son développement

(4) Jean-Sebastien Bach, Partita n° 5 en sol majeur , BWV 829, Gigue, 1726-1731 par Glend Gould

(10) Dominique Pagani et Aymeric Monville, Musicosophie 4. Les ghettos sonores
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