La théorie de l’intersectionnalité conduit à la guerre civile entre exploités
En refusant l'analyse de classe objective, le postmodernisme, par le biais de l'intersectionnalité, divise le prolétariat en une multitudes d'identités et communautés. Cette division rend possible la guerre de tous contre tous.
Cet article est la retranscription d'un thread twitter de Loïc Chaigneau.
La théorie intersectionnelle découle du postmodernisme qui ne reconnaît aucune autre sphère de connaissance et de pratique que celle du discours. Nous en constatons aujourd'hui les graves dérives, souvent inconscientes.
La théorie de l'intersectionnalité pose l'existence d'un carrefour aux multiples oppressions sans questionner la raison d'être de ce carrefour (le mode de production capitaliste) et en rejetant toute critique réellement objective se basant sur l'exploitation, préférant la seule question de la domination et de l'oppression.
Or, une classe est dominante uniquement parce qu'elle a le pouvoir sur le travail et donc la capacité d'exploiter le prolétariat pour faire se reproduire un mode de production dont elle est à la tête.
Le postmodernisme et l'analyse généalogique (de Nietzsche à Foucault) nous ont invité à quitter la sphère pratique pour ne produire qu'une analyse du discours et de la morale subjective en guise de pratique politique. Or, cela conduit à l'incompréhension totale du moment historique que nous traversons et donc à l'impuissance d'agir politiquement autrement que par de vains slogans communautaires qui agitent des identités multiples et factices au détriment d'une reconnaissance de classe objective.
Nous voilà désarmés et prêts à lutter entre nous et contre nous au nom de la vieille politique machiavélique du diviser pour mieux régner...Le Capital ne rêve que de ça !
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La théorie de l'intersectionnalité et ses tenants, se sont constitués de fait, et même s'ils prétendent parfois le contraire, en opposition direct au marxisme et à l'analyse de classe.
On reproche à l'analyse marxiste de ne pas intégrer les minorités discriminées ou autres considérations sociétales, ce qui est faux par essence. Nous incluons toujours et nécessairement les considérations sociétales dans l'analyse sociale tandis qu'à aucun moment on ne voit d'intégration du social dans les théories ou invectives courantes chez les intersectionnels. Ce sont eux qui excluent de facto le social et s'insurgent à ce sujet, ce sont eux qui réduisent tout au sociétal. L'inversion accusatoire doit cesser.
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Alors abandonnons cette gauche identitaire qui fait le jeu de la droite identitaire, pour nous réaffirmer comme classe révolutionnaire à même de conduire l'héritage communiste passé et le faire advenir au présent. C'est là notre seule porte de sortie pour éviter la guerre civile.
"Untel se dit de tel genre ou tel autre genre ou bien démultiplie les caractères d’identifications pour finalement seulement mieux se reconnaître en ceux qui ont la même pratique. Mais à trop se perdre dans la multiplicité des identités et sans être capable de les rapporter à l’unité : « féministe, végan, antispéciste, pro-ceci ou cela etc. » on se perd davantage dans de multiples représentations idéologiques qu’on ne gagne en identité…L'erreur postmoderniste étant de croire qu'il n'y a de réalité que dans une totalité (qui fait pourtant abstraction de la réalité sociale) qui se trouverait dans le discours. Ainsi, nos luttes se réduisent aux discours sans plus remettre en question les domaines de la lutte réelle sans conjurer ses extensions."
Extrait de l'article de Loïc Chaigneau, L'identité et ses représentations