Les communistes et l'UE : Loïc Chaigneau invité de Génération Frexit
Retour sur la conférence « Les communistes et l'Union Européenne » où il a été question d'internationalisme, de patriotisme et de Frexit.
Le 5 mai 2021, Loïc Chaigneau, philosophe et président de l'IHT, a été l'invité de Génération Frexit pour une conférence sur les rapports entre les communistes et l'Union Européenne. En préambule de son intervention, il s'est félicité des occasions de plus en plus fréquentes de renouer et de nourrir un dialogue entre gaullistes et communistes, longtemps interrompu, et plus que jamais nécessaire dans les circonstances politiques actuelles.
Loïc Chaigneau a commencé par définir le concept d'internationalisme, intimement lié au communisme. Il était nécessaire d'établir clairement la distinction entre cet internationalisme, qui suppose l'existence de nations fortes et souveraines, et le cosmopolitisme apatride, ou mondialisme, qui prétend au contraire les abolir. La confusion – fréquente y compris chez les communistes – entre ces deux concepts pourtant diamétralement opposés, n'est pas sans lourdes conséquences pratiques, en particulier en ce qui concerne le rapport avec l'Union Européenne. Le philosophe a également défini le concept de patriotisme, essentiel au communisme, et l'a clairement distingué des nationalismes et ethnicismes belliqueux, florissants dans une UE qui n'a de cesse d'exaspérer la concurrence généralisée et les égoïsmes particuliers. Loïc Chaigneau est ensuite revenu sur les circonstances historiques de la destruction du gaullo-communisme. Ces deux forces qui, au sortir de la guerre, incarnaient l'indépendance nationale face à l'impérialisme des États-Unis, ont été continuellement combattues, et, sous l'effet de mutations idéologiques internes et de circonstances historiques externes, ont fini par céder le pas à leurs opposées : des forces atlantistes, européistes, d'une servilité complète à l'égard de la classe capitaliste. C'est enfin une voie vers le Frexit orientée par le concept de souveraineté intégrale qu'a exposée Loïc Chaigneau – souveraineté qui doit être nécessairement nationale (politique) autant que populaire (souveraineté sur le travail) dans un contexte où le moteur de la destruction de l’État-nation et de la souveraineté nationale n'est autre que la classe capitaliste. En conclusion, le président de l'IHT a abordé la question de la stratégie et des alliances nécessaires à construire en vue de ce Frexit.
Nous tenons à remercier chaleureusement Génération Frexit pour leur invitation, et nous nous réjouissons de poursuivre ce dialogue entamé pour le Frexit et la souveraineté.
Thomas B.