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Conflit russo-ukrainien

L’Ukraine en guerre contre elle-même

L’Ukraine, nation non souveraine, persiste à mener une guerre qu’elle ne peut gagner, pour des intérêts qui ne sont pas les siens.

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Par la rédaction

Lecture 10 min

Nous proposons ici de dresser un point de situation, complet mais non exhaustif, sur les évolutions du conflit ukrainien, tant du point de vue de sa situation interne que de celui des arcanes de l’impérialisme et de la géopolitique mondiale. Il sera ici question de constater, faits à l’appui, que l’Ukraine est un État fantoche, non souverain, qui s’obstine à poursuivre une guerre qu’elle ne peut gagner et qui se retourne, en dernière instance, contre sa propre population.

Quelles sont les forces en présence ? Quel est le véritable rôle de l'OTAN ?

Retraçons brièvement l’état des forces qui se déploient dans ce conflit. Avant le déclenchement de l’« opération spéciale » du 24 février dernier, le rapport de force interne à l’Ukraine était assez clairement en faveur des forces gouvernementales issues du putsch de Maïdan. Dès 2014, ces forces ont en effet déjà été soutenues et entraînées en sous-main par des officiers et des pays de l’OTAN, avant d’être mises sous perfusion massive d’armements et de liquidités par l’ensemble des pays du camp occidental depuis l’ouverture des hostilités actuelles. De son côté, bien évidemment, la Fédération de Russie n’est pas en reste : un État fort, une industrie performante, ainsi qu’une armée rompue aux opérations extérieures – rappelons l’implication de l’armée russe dans le conflit de Géorgie puis dans la guerre civile syrienne – lui ont permis de s’imposer, à l’heure actuelle, comme la seconde armée du monde. À cela s’ajoute l’atout principal de la défense russe : son arsenal nucléaire de premier plan. Le conflit russo-ukrainien actuel, bien plus qu’un simple conflit régional, apparaît ainsi comme une confrontation de haute intensité entre deux mondes : celui, d’un côté, des démocraties libérales, grandes victorieuses de la guerre froide, et, de l’autre, des États partisans d’une reconfiguration multipolaire de la géopolitique mondiale.

Voilà pour la situation, au niveau macroscopique. Du point de vue régional et interne à l’Ukraine, cette intervention a retourné le rapport de force qui existait entre les forces gouvernementales et les républiques populaires du Donbass. Ces dernières, d’abord reconnues officiellement par la Russie, puis soutenues militairement, ne sont plus abandonnées à leur sort. Il est en outre impossible pour une autre puissance nucléaire d’intervenir : si le conflit venait à prendre un caractère nucléaire, il interdirait alors l’intervention directe de la Pologne, membre de l'OTAN et dont l'aviation peut porter la bombe américaine, ainsi que d'autres pays bellicistes (notamment baltes). Pour contourner cet état de fait et éviter une implication trop directe, les membres de l’OTAN facilitent, à grands renforts d’habiletés et de déclarations publiques savamment élaborées, la partie ukrainienne de la guerre en lui fournissant des aides massives : ont notamment été fournis, depuis le 24 février, des équipements, des formations militaires, du renseignement, un encadrement d’entraînement, etc.

L’intention de l’OTAN – maladroitement révélée par la diplomatie américaine – est d’utiliser les combattants ukrainiens pour épuiser les forces russes et les évincer du Grand jeu : l’OTAN se battra « jusqu'au dernier Ukrainien ». On a donc d’assez bonnes raisons de penser que les militaires ukrainiens sont encadrés massivement par les spécialistes et les stratèges de l’OTAN. L'enjeu pour l'organisation et l'Ukraine est alors de planifier la guerre, et procéder à l'intégration militaire de l'Ukraine dans le complexe occidental, pour une durée non spécifiée. Ceux-là mêmes qui enchaînent les guerres et les déstabilisations depuis l’opération Overlord semblent n’avoir en rien renoncé à leurs vieilles traditions. Ils sont experts dans la pratique et la théorie, et ne perdent pas une seconde de leur temps à faire de la propagande à la télévision ou à faire du commentaire d’actualité et de l’idéologie, car l'adhésion politique n'est qu'une toute petite partie d'une guerre d'une telle envergure.

L’OTAN est officiellement une alliance militaire défensive ; pourtant, ses membres ont multiplié les agressions depuis la chute de l'URSS, en commençant par l’opération Desert Storm (première guerre d'Irak). Rien n’est moins vrai que de dire, comme s’y complaisent bien des commentateurs et chercheurs en war studies, que l’OTAN n’est qu’une alliance défensive, qui ne contient aucune brigade et a le budget d’une commune de 100 000 habitants. C’est une armature administrative des USA pour faire de l’intégration militaire, pour agglomérer les forces supplétives, comme celles de la Grande-Bretagne et de la France, entre autres, et tenter d’imposer une doctrine unie et un emploi qui coïncide avec les intérêts américains. Bref : l’OTAN, zéro division.

Cette guerre oppose une Ukraine sous stéroïdes face à un Goliath qui n’a pas encore résolu certains problèmes internes de son armée : des encadrants au niveau le plus bas de la hiérarchie manquent cruellement, ce qui produit des unités russes de taille difforme. L’enjeu est existentiel aussi bien pour la Russie patriotique que pour l’Ukraine ethno-raciste. La première veut faire nation, la seconde veut un réservoir de citoyens à exploiter et conserver à tout prix la seule partie utile de son territoire. Les Occidentaux, pour leur part, peuvent dormir sur leurs deux oreilles : à la vue des difficultés de l’armée russe en Ukraine, et malgré une stratégie de la trouille permanente, il semble peu envisageable que Paris, Londres ou Berlin aient à redouter le moindre défilé de Soukhoï dans leur ciel.

La situation politique interne à la Russie

À moins de fouiller avec acharnement sur Russia Today ou d'obscurs salons Telegram, il est difficile de savoir de quelle nature est la parole publique russe sur le conflit (et, de ce point de vue, la censure qui règne dans le « monde libre » n’aide pas beaucoup). Nous y apprenons que Vladimir Poutine prétend subir l’acharnement de l’Occident à travers l’OTAN en Ukraine – dont nous avons exposé une partie des capacités – ou encore que les fournisseurs d’armes sont quasi ou carrément des co-belligérants !

Tout ceci répond à un besoin de propagande interne. L’opération n’ayant pas permis d’obtenir la victoire foudroyante espérée, il devient donc nécessaire pour la Fédération de consolider la cohésion nationale autour de M. Poutine et d’une opération militaire étendue dans la durée, en désignant un ennemi gigantesque et tentaculaire, une menace existentielle pour la Russie en tant que civilisation – ce qui, au vu des éléments avancés plus haut, est assez loin d’être tout à fait inexact. Par ailleurs, précisons que l' « opération spéciale » qui a été déclenchée par M. Poutine n’a pas entraîné juridiquement tous les mécanismes de mobilisation administrative, économique et surtout militaire qui sont en théorie à la disposition du gouvernement. Ce qui a pu sembler ridicule dans un premier temps, à savoir ne pas nommer cette guerre une guerre, trouve sa raison dans une opposition vociférante et autrement plus belliqueuse que M. Poutine. En effet, des ultra-nationalistes de la Douma au Parti Communiste de la Fédération, tout le monde s’accorde plus ou moins à désigner Vladimir Poutine comme un autocrate à la petite semelle, un chef de guerre mou et timide. Cette opération de propagande a donc de quoi, en réalité, être un objet de réjouissance.

Les Russes sont légalistes, et c’est tant mieux. Ce qui a semblé à l’ouest une propagande lamentable et erratique a sans doute permis de freiner l’escalade de manière significative. Il faut tout de même reconnaître des maladresses russes, que traduisent bien la communication hasardeuse des unités tchétchènes de M. Kadyrov ainsi que les prédictions loufoques de certains relais plus ou moins zélés de la propagande moscovite. Ceci étant dit, nos propagandistes bien de chez nous sont de loin les pires, parce qu'ils construisent un récit alternatif à la réalité, irrationnel et délirant, mentent par omission de faits, et méritent à ce titre bien davantage les moqueries du camp d’en face. Ils sont convaincus – ou feignent de l’être – que l'Ukraine peut gagner la guerre, voire, plus ridicule encore, que les quelques territoires récupérés annoncent un défilé militaire jaune et bleu dans les rues de Moscou sous les deux prochaines semaines. Factuellement, et malgré tout ce qui pourra être commenté, l’armée russe occupe près de 20% du territoire ukrainien – la Novorossia –, occupation entérinée par les quatre référendums de septembre. Les faits sont têtus : c'est l'Ukraine qui est envahie et qui a perdu une grande partie de son territoire, pas la Russie. C'est la Russie qui, malgré les sanctions économiques, tient le choc, pas l'Occident. La pilule, difficile à avaler, le sera nécessairement, c'est une question de temps.

Diplomatie ukrainienne ou américaine ?

Malgré l’impossibilité pour les Ukrainiens de reprendre le territoire conquis, les négociations semblent avoir été complètement rompues depuis le mois d’avril dernier. Les Américains tiennent, comme nous l’avons vu, à appuyer sur l’opportunité qui leur est présentée d'épuiser au maximum les capacités militaires de la Russie (qui vide ses stocks en tous genres sur les infrastructures et soldats Ukrainiens), de la faire condamner diplomatiquement (par le truchement d'instances internationales comme les Nations Unies ou le G7), et de l'isoler sur le plan économique (grâce aux sanctions). En outre, le drame qui se joue en Ukraine est, du point de vue américain, l'occasion d'intégrer à l'Ouest un espace économique à exploiter, les mains libres du monde russe.

M. Zelensky, pour sa part, pathétique marionnette et adulescent attardé, réclame la restitution de l'intégralité des territoires ukrainiens occupés par les deux républiques, c'est-à-dire ceux qui appartiennent de facto et de jure à la Russie dorénavant : le Donbass, la Novorossia ainsi que la Crimée, qui est légalement russe depuis huit ans. Cela semble encore une fois tenir largement de la gageure : ce diplomate têtu interdit toute forme de compromis et engage toutes les forces vives d’Ukraine contre un adversaire qui n'est pas de sa catégorie. La souveraineté ukrainienne se trouve donc partout sauf en Ukraine, coincée entre l'Est et l'Occident, qui décide en réalité de tout en coulisses. L'Ukraine, molosse aux dents américaines, ne peut l’emporter face à l’ours russe. Le conflit semble définitivement insoluble pour les deux parties, qui ne peuvent réellement aller plus loin dans leurs objectifs de guerre, mais ne peuvent pour autant faire marche arrière.

Pourquoi les deux parties ne souhaitent-elles pas la fin des hostilités ?

Si la paix advient en Ukraine, l’appareil d’État ukrainien s’effondrera. Elle signifierait des manques à gagner immenses pour les maigres recettes d’un État qui figure parmi les plus corrompus d’Europe (fin de l'état d'exception, à l'international notamment), amputé par-dessus le marché de ses régions les plus riches, exception faite de la capitale et de son lot d’urbains aux capacités d’achat plus grandes que la moyenne nationale. La santé et l’éducation ont souffert de cette guerre longue contre le prolétariat ukrainien.

En bon libertarien, M. Zelensky peut voir dans cette déliquescence de l’État l’aboutissement du programme politique de son parti. La santé, les infrastructures routières et ferroviaires, l'énergie, l’éducation : tout est à brader, comme dans la Russie des années 1990. Les mafieux et oligarques sont, comme toujours, les grands gagnants du conflit, et avec eux arrive la grande prédation des actifs et des institutions étatiques ukrainiennes. Pour l’eurocratie, d’autre part, l’occasion est trop belle de subordonner le peuple ukrainien au remboursement d’une dette immense et quasi infinie, contractée pour cette race de vampires par le truchement de la BCE et des banques privées. En comparaison, la Grèce semblera opulente, lorsque les bons comptes auront fait les bons amis.

Du côté russe, l’intérêt à faire poursuivre la guerre existe aussi, mais l'objectif est plus raisonnable : il s’agit pour eux de consolider l’occupation dans les territoires conquis, de neutraliser les infrastructures militaires de l’Ukraine et de poursuivre la liquidation des paramilitaires bandéristes. Jamais il n’a été question d’occuper la totalité du territoire ukrainien. La mise à disposition des 300 000 personnels réservistes, moyennant un temps de formation et d’équipement adéquat, peut permettre des rotations de personnel, de garnir en profondeur la Novorossia et positionner les soldats professionnels vers l’avant du front. Malgré les réticences qui existent et qui ont poussé un certain nombre de jeunes russes à quitter le pays, la Russie demeure un pays avec une forte conscience patriotique et les réservistes ont bel et bien été mobilisés en majorité. On est bien loin, au passage, des déplacements de populations ukrainiennes internes qui, au début de l'année, se comptaient en millions.

Le territoire russe dispose de tout, sauf de matériel technologique de haut niveau pour certains missiles. L'Ukraine dispose quant à elle de plateformes diplomatiques. Le temps joue en faveur de la Russie et contre l'Ukraine, qui dépend de sa capacité à susciter l'intéressement international ainsi qu’à prévenir l'agacement des interlocuteurs, qui a par exemple pu être constaté avec les récents événements ayant eu lieu en territoire polonais.

Le facilitateur de guerre, l'Occident, éloigne la paix possible

Le cas du Javelin, redoutable arme anti-char, est tout à fait exemplaire de l’aide concrète apportée par l’OTAN à l’armée ukrainienne. Ces armes interdisent l’accès au ciel en moyenne et basse altitude, à condition que les garnisons veillent et soient dispersées, ce qui est le cas des garnisons ukrainiennes. L’OTAN distribue les équipements dans une chaîne logistique immense, fragile et complexe, à chacun des groupes à l’échelon tactique, pour interdire en dernière instance une partie du ciel aux Russes. Les bombardements russes du ciel sont donc très dangereux pour les pilotes et moins précis, car les avions lancent de plus haut et surtout des munitions non guidées (pour des raisons de stocks). Les Russes ont donc besoin d’évaluer les inventaires ukrainiens avant de lancer une quelconque attaque avec appui céleste – outre l’aspect climatique de l’hiver et du dégel. Un MANPAD, cette arme de fantassin, coûte aux environs des 100 000 dollars, un avion multi-rôle 100 millions de dollars, d’où la parcimonie et la prudence russes. Le renseignement militaire, déjà bien éhonté de l’attaque surprenante de l’est de Kherson, guette et compte. Voilà la capacité de nuisance de l'OTAN : coûteuse, mais terriblement efficace en défense.

Les formations d’artillerie jouent également un rôle majeur sur le champ de bataille. Jusqu’à présent, elles ont été utilisées pour tirer ou pour contre-attaquer une batterie ennemie. C’est précisément cette concentration en batteries qui les rend vulnérables : chaque tir met en péril l’unité qui a fait feu, parce qu’elle devient une cible facile, à son tour, pour la batterie ennemie. Pour pallier cela, et à renfort de renseignements américains, les Ukrainiens ont dispersé leurs batteries d’artillerie : les ordres de tirs ne sont plus émis par l’état-major, l’entité centralisatrice, mais par des échelons inférieurs, par le biais d’une application internet, et permet aux artilleurs de recevoir des commandes en temps réel sur leur smartphone – la célérité de l’action est précieuse dans la guerre – par d’autres unités. Ainsi, plusieurs artilleurs peuvent se coordonner dans l’espace pour concentrer leur feu. Toutefois, ce système devient obsolète dès lors que les combats ont lieu en forêt ou en rase campagne, dans des zones où le débit est faible.

L’Occident est donc incontestablement d’une aide précieuse et capitale pour l’armée ukrainienne, et il y a fort à parier que l’opération spéciale eût été bouclée infiniment plus rapidement si ces livraisons d’armes n’avaient pas eu lieu. Mais avec le temps, ce matériel s’épuise inévitablement et la patience du grand frère américain avec lui.

Du point de vue de leur politique interne, les États-Unis d’Amérique seront probablement de moins en moins susceptibles de soutenir l’effort de guerre sur le long terme. Les récentes élections des midterms ont polarisé le débat entre Républicains et Démocrates autour du bien-fondé de ces injections massives de liquidités et de matériel. Pour les Républicains, en particulier pour les partisans de M. Trump, le complexe militaro-industriel américain doit réorienter ses efforts vers les intérêts propres de l’armée américaine, par le biais d’une planification budgétaire fédérale. La récession, qui, selon de nombreux économistes, menace les États-Unis pour les mois à venir, accentue le caractère déraisonnable d’une aide trop importante et pérennisée, au détriment d’une utilisation des recettes fiscales bien ordonnée et orientée en premier lieu vers le cadre national.

Tout cela est manifeste des contradictions internes à la société américaine et des sociologies représentées par les deux grands partis politiques : en somme, entre les partisans d’une Amérique néoconservatrice, pleinement active dans le projet mondialiste, et ceux d’un retour à l’isolationnisme qui prévalait sous l’administration de M. Trump. Malgré la relative défaite des Républicains, au regard des résultats espérés, on peut déjà observer les prodromes d’un tarissement de l’aide otanienne. Ne serait-ce que parce que les aides américaines relèvent déjà en grande partie d’un langage à valeur performative : les armes promises n’arrivent réellement qu’en partie entre les mains de l’armée ukrainienne, quand elles ne sont pas tout simplement détournées (1).

L'interventionnisme américain prend une forme économico-technique

En Ukraine, l’impérialisme possède de nombreux visages, et entre autres celui d’Elon Musk. Ce dernier propose, à travers ses satellites Starlink, une connexion internet à haut débit aux Ukrainiens, ce qui constitue de surcroît en rase campagne un atout militaire puissant. Mais M. Musk n’est pas un philanthrope avide de rendre service : son objectif est d’étendre ses marchés, de vaincre la concurrence et de maximiser ses profits, pas de faire la guerre ou de la diplomatie. Alors que le service a été installé et de nouveaux contrats signés en Ukraine, Elon Musk et ses stratèges estiment que toute l’Asie centrale pourrait bénéficier d’internet haut débit.

La Russie – en commençant par la Crimée fait bien évidemment partie de ces grands marchés convoités par le milliardaire. Il s’agit d’un marché immense, auquel il convient d’ajouter tous les pays membres de la Communauté des État Indépendants, l'entité politique résiduelle des anciennes républiques soviétiques, alignée sur les intérêts politiques de la Fédération. En outre, il s'agit d'une zone dont les résidents vont certainement aligner leur niveau de vie dans les années à venir sur celui des Slaves d'Europe. Contrats juteux en perspectives pour Starlink. Pas si loyal, comme forme d'impérialisme. Tout cela permet d’expliquer, sans nul recours à quelque folle théorie basée sur le caractère excentrique du personnage, que M. Musk se soit mis depuis peu à pousser à un apaisement avec la Russie, pour être libéré du carcan diplomatique états-unien et contracter avec ces asiatiques peu commodes.

Elon Musk le capitaliste, comme les Républicains, trouvent un intérêt objectif à pacifier. Qui l’eût cru ? L'un pour le business, l’autre pour ne pas dilapider l’argent du contribuable américain. L’ambivalence de l’allié américain s’en trouve dévoilée. Si l'on enlève les dents du molosse ukrainien, ses morsures ne seront plus que symboliques, et c'est ce qui semble compter pour les idéologues bellicistes de l'Ouest.

L'intégration économique de l'Ukraine à l'Ouest, au moins pour Starlink, est chose faite. Il est raisonnable de penser que d’autres entreprises américaines suivront la même logique, une fois l'Ukraine conquise comme marché, puisqu’elles sont fondamentalement aussi avides de débouchés nouveaux. La pénétration économique (et impérialiste) du Heartland asiatique commencera nécessairement un jour ou l'autre. Starlink charrie derrière lui Amazon, Netflix et cie, il en est la condition nécessaire. Si l'affrontement avec la Russie devient un obstacle à l'extension de l'impérialisme sous son versant économique, il devra cesser.

Cette guerre sans issue fabrique le terreau de la violence future

Le Slava Ukraini du XXIᵉ siècle, beuglé par nos politiciens et par une partie irrécupérable de la population occidentale, pourrait n’être, en fin de compte, qu’une version pitoyable du Sieg Heil du IIIᵉ Reich mourant. L'Ukraine seule n'a pas les moyens matériels de poursuivre la guerre, et encore moins de la gagner. Sa capacité remarquable d'innovation militaire (volontarisme généralisé, artillerie, drones avec petite charge ou d'observation obtenus hors planification militaire), qui impose le respect des experts occidentaux, reste, malheureusement pour elle, illisible sur la carte des opérations. Cela, additionné aux récents reculs russes, fait bonne publicité pour les public relations ukrainiennes.

Mais l’agenda diplomatique du pouvoir ukrainien reste largement inféodé à ses maîtres, et les conditions d'intégration aux organismes que sont l'OTAN et l'Union européenne l'obligent à rester dans un état de guerre permanent contre son propre peuple. Dans le même temps, des acteurs économiques très puissants tentent de désorienter et réorienter les événements militaro-diplomatiques sur le terrain, tout en poursuivant leurs intérêts mercantiles.

L’État ukrainien, coquille vide sans souveraineté réelle, s’obstine à retarder l’inévitable. Le mirage d’une libération totale du territoire s'éloigne semaine après semaine, parce que celle-ci impliquerait un investissement de longue durée et d’intensité croissante que les Occidentaux ne pourront pas se permettre. Répéter un trop grand nombre de fois les efforts colossaux qui ont permis les victoires récentes à Kharkov et à Kherson ne sera pas possible. En attendant, nous pouvons surtout espérer que ce conflit tragique n’emportera pas avec lui l’intégralité des forces vives d’une nation sacrifiée sur l’autel d’un Empire grabataire.

Diego T. et François Goupil


(1) Même les détectives de CheckNews, chez Libération, ne peuvent conclure leur article de « débunkage » sans reconnaître à demi-mot ce qui relève pourtant de l’évidence : une partie des armes livrées à l’Ukraine transitent déjà dans les marchés noirs.
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