Juin 1940 : deux appels à résister pour sauver la France
Ces 17 et 18 juin, nous célébrons tour à tour les 82 ans des appels à la résistance de Charles de Gaulle et du communiste Charles Tillon.
Ce 18 juin 2022, 82 ans après les événements de juin 1940, nous souhaitions rendre hommage à deux hommes comptant parmi ceux qui, durant cette période de crise, ont su agir pour sauver l’honneur et l’intégrité de la France. Nous commémorons ici, respectivement, l’appel à la résistance du communiste français Charles Tillon (1), du 17 juin 1940, ainsi que l’appel du général de Gaulle, prononcé le lendemain à travers les micros de la radio britannique.
Le 17 juin, la France, par la voix du maréchal Pétain, annonce l’armistice. Malgré le courage et l’héroïsme des soldats français qui ont combattu comme des lions, l’armée n’a pas pu venir à bout de l’envahisseur allemand, prise en tenaille entre un état-major incompétent et les compromissions de l’oligarchie politique et financière. Mais une part significative du peuple français n’adhère pas à cet esprit de défaite et d’abandon.
Charles Tillon proclame : « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu de la guerre des capitalistes. Il est le nombre. Uni, il sera la force. » Il témoigne de l'engagement immédiat des communistes dans la continuation de la lutte malgré la dissolution du Parti Communiste Français par le gouvernement Daladier en septembre 1939. Il s’inscrit dans la tradition socialiste française, que nous prolongeons, et qui, de la Commune à Jaurès, a toujours su allier patriotisme et internationalisme bien compris, en refusant les compromissions et les capitulations. Rappelons d’ailleurs que la résistance communiste au fascisme est antérieure à la drôle de guerre, puisque les Brigades internationales se sont illustrées lors de la guerre d’Espagne opposant les phalanges franquistes et les républicains.
L’appel de Tillon entre en résonance avec les paroles du général de Gaulle : « Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. » Dans les semaines qui suivent cet appel, les premiers résistants, d’horizons et de sensibilités politiques diverses, se réunissent à Londres pour continuer l’effort de guerre avec le concours de l’allié britannique. Ils forment les Forces Françaises Libres, qui connaîtront des succès militaires majeurs, tels que la victoire stratégique de Bir-Hakeim en 1942, jusqu’à la libération finale du pays lors de l’été 1944.
Ces paroles, qui émanent des deux grandes forces politiques qui ont reconstruit le pays après la Libération, doivent nous faire garder en mémoire les sacrifices de nos aînés, de ceux qui sont partis à Londres avec le général comme de ceux qui dans les maquis français ont risqué leur vie, parfois très jeune, pour que les générations suivantes puissent vivre libres. Leur combat est aussi le nôtre : celui de la liberté et de la souveraineté pleine et entière de notre peuple. Tâchons, du mieux que nous le pouvons, de nous montrer digne de cet appel et d’y répondre : « Présents. »
« Aux armes, citoyens ! »