NUPES™ : la gauche bobo en promo

Le 10 avril 2022, la majorité des Français n’a pas accordé ses suffrages à Mélenchon et leur décision est irrévocable. Il a pris son sac et son flambeau et s’est dirigé vers le podium pour son discours de départ. Le candidat éliminé a alors déposé son vote noir contre la mère Le Pen sans pour autant apporter son soutien au président sortant. À peine quittait-il la salle qu’il préparait déjà sa revanche.

Le temps de la contre-attaque est arrivé. La saison 3 de la période électorale a commencé et est prévue pour durer deux mois. Nombre de lieutenants bien connus du public sont là : Manuel Bompard (4e circ. Bouches du Rhône), Adrien Quatennens (1er circ. Nord), Ugo Bernalicis (2e circ. Nord), Danièle Obono (17e circ. Paris), Eric Coquerel (1e circ. Seine-Saint-Denis), Alexis Corbière (7e circ. Seine-Saint-Denis), Clémentine Autain (11e Seine-Saint-Denis), François Ruffin (1e circ. Somme), etc. Il y en a un, en revanche, qui manque à l’appel, dans cette liste. Celui-là a décidé de se placer au-dessus de cette mêlée. Il a des ambitions plus grandes encore. Perché sur une colline, il lance un appel aux Français.

« Élisez-moi Premier ministre ! » : telle est sa demande. Pourtant, en lisant en diagonale la Constitution, on comprend facilement que ça n’est pas du tout comme cela que ça se passe. Le Premier ministre est nommé par le président de la République (art. 8). Il est néanmoins d’usage que celui-ci choisisse une personne de la couleur politique majoritaire à l’Assemblée. Ceux qui ont mordu à l’hameçon lancé par Mélenchon croient que Macron sera forcé de choisir le Big Boss de la FI dans le cas où les députés investis par la NUPES seraient majoritaires. Or, si Macron décide de prendre quelqu’un d’autre, que feraient-ils, ces députés, avec leurs petits bras ? Renverser le gouvernement ? Celui-ci ne se risquera pas à provoquer une motion de censure en engageant sa responsabilité sur une déclaration de programme (art. 49 al. 1) ou sur un texte (art. 49 al. 3). Seule une motion spontanée (art 49. al.2) peut faire secouer le cocotier pour faire tomber le Premier ministre qui y est agrippé. Pour cela, il faut rassembler une majorité absolue de voix à l’Assemblée Nationale. Les abstentions sont considérées comme des soutiens au gouvernement.

En période de réunification, les gens ont tendance à retrouver leurs couleurs d’antan. C’est d’ailleurs le projet, finalement, puisqu’une fois élus, les députés constitueront des groupes parlementaires séparés. Cependant, on pourrait attendre d’eux une certaine fidélité en respectant la volonté des Français s’ils venaient à atteindre la majorité. Puisqu’ils sont censés voter en masse pour eux en vertu de cette union qui a à sa tête Mélenchon, il est naturel que les députés forcent le Président à l’avoir à la tête du gouvernement en rejetant tout autre choix de Premier ministre.

Ce serait dommage que les écolos et les socialistes s’abstiennent, n’est-ce pas ? Ce serait encore plus moche qu’un personnage de centre-gauche, un homme – ou mieux, une femme – consensuel soit choisi et que quelques portefeuilles soient distribués ça et là pour gratifier des membres de la gauche « constructive ». Les expériences du Cartel des gauches de 1924-1926 et du Front populaire de 1936-1938 ont montré que le centre-gauche était plus que capable de trahir ses alliés pour se joindre à la droite. Comptez-vous attendre de la probité de la part de gens qui ont porté aux nues des personnages comme Jérôme Cahuzac ou Manuel Valls ?

Le fonctionnement des institutions françaises et encore plus celui des institutions européennes sont inconnus de la plupart des Français qui n’ont reçu aucune instruction en la matière au collège ou au lycée. Les politiciens de l’opposition officielle profitent de cela. Ils peuvent formuler des promesses farfelues qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Ils ne seront sans doute jamais appelés à les mettre en pratique puisque les portes du pouvoir leur sont fermées. Quand on ne peut rien faire on peut se permettre de tout dire, et surtout n’importe quoi.

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Un député acheté = 1 député offert. Donner son suffrage à un député, si l’on en croit les dires des promoteurs de la NUPES, c’est contribuer à une dynamique plus importante qui permettra d’en faire élire d’autres. En clair, si le député de votre circonscription est EELV et que vous n’êtes pas de ce bord-là, vous devez quand même aller voter pour lui – voire même militer pour lui – parce que vous alimentez aussi la popularité des députés FI qui font partie de l’alliance. Le Premier ministre de gauche, c’est le pompon, le bonus exceptionnel d’un score exceptionnel. Ça vous pend au nez, alors saisissez l’occasion !

On nous propose une farandole de caciques, les fameux « ténors », les « incontournables » des partis de la gauche parasitaire. Pour le socialistes, on a Olivier Faure (11e circ. Seine-et-Marne), Boris Vallaud (3e circ. Landes) ou encore Guillaume Garot (1e circ. Mayenne). Pour les écolos, il y a plein de représentants de petites formations inutiles comme Delphine Batho de « Génération Ecologie » (2e circ. Deux-Sèvres), Aurélien Taché des « Nouveaux Démocrates » (10e circ. Val d’Oise), Benjamin Lucas de « Générations » (8e circ. Yvelines), en plus des candidats EELV Julien Bayou (5e circ. Paris) et Sandrine Rousseau (9e circ. Paris).

La FI manque de respect envers les Français en retirant de centaines de circonscriptions la possibilité pour eux d’avoir un choix entre une gauche libérale et une gauche sociale-démocrate, qui ont des options politiques très différentes sur de nombreux points cruciaux. Dans les 3e, 5e, 9e circonscriptions de l’étranger, les électeurs n’auront qu’un choix entre un ou plusieurs macronistes et un EELV. En tout, dans environ 170 circonscriptions, le seul choix de gauche non libérale qui sera offert aux électeurs sera Lutte Ouvrière.

En fait, tout cela n’est qu’une vaste opération promotionnelle pour des politiciens sur le retour. Les caciques de la gauche attendent que vous vous bouchiez le nez en mettant votre vote dans l’urne, car leur bilan est franchement hideux.

L’alliance permet à des partis qui ne servent à rien ou qui sont franchement nuisibles à la société et au bien commun de pouvoir vivre aux crochets du contribuable. Le choix de la FI était de risquer des sièges en affrontant tous les candidats PS, EELV et compagnie pour leur barrer la route vers l’Assemblée Nationale. EELV n’a plus de député et le PS est en voie de déliquescence. Ces législatives auraient été un bon moment pour achever ces corniauds une bonne fois pour toute.

Seuls les députés présents du groupe LFI ont voté pour la proposition de loi constitutionnelle visant à instaurer un droit de révocation des élus. Les députés communistes se sont opposés frontalement à cette proposition lors de la séance publique. Pour eux, « la défiance citoyenne à l’égard de la représentation politique est avant tout exacerbée par notre rigidité constitutionnelle » (Jean-Paul Dufrègne) : donnons plus de pouvoir au Parlement pour que le peuple ait confiance ! Non, vous devez d’abord faire vos preuves, et nous verrons ensuite pour la confiance. André Chassaigne, député GDR sortant investi par la NUPES, a lui aussi voté contre.

Allez-vous apporter votre suffrage à des députés plus attachés à leurs prérogatives qu’à celles du peuple ? Allez-vous soutenir ceux qui, une fois élus, n’auront aucune envie d’être véritablement responsables de leurs actions ?

« Non au passe sanitaire, oui à l’obligation vaccinale ! » Quand le gouvernement a une mauvaise idée, il y a toujours un socialiste pour proposer pire. Cécile Untermaier, député sortante qui se représentera sous les couleurs de la NUPES, a réussi lors de la séance publique du 3 janvier 2022 l’exploit de concocter un argument fou qui dépasse sur sa droite le projet du gouvernement. Le passe vaccinal divise le pays entre vaccinés et non-vaccinés, citoyens de seconde zone. Par conséquent, il faut piquer de force les non-vaccinés. Plus de non-vaccinés, plus de problème. Si vous vous faites mal au doigt, éloignez-vous d’Untermaier : elle va vous le couper au ciseau. Les députés socialistes dans leur obséquiosité ont poussé le zèle jusqu’à la parodie. Leurs collègues sénateurs ont même mis mal à l’aise les centristes et les macronistes qui leur ont gentiment dit qu’ils allaient trop vite en besogne. On leur a montré le coin pour qu’ils aillent se calmer.

Allez-vous apporter votre suffrage à des députés ennemis du peuple ? Allez-vous soutenir des élus dont les mandats n’ont été que des outrages à la morale et à la dignité des personnes ?

En 2017, quasiment personne n’a voulu d’un député EELV. Les écolos sortants ont été battus ou sont allés là où la gamelle était pleine, chez les marcheurs. Un seul, Eric Alauzet, a échappé à l’hécatombe. Soucieux de son avenir, il a préféré passer sous la protection de la majorité présidentielle. L’alliance NUPES prétend défendre un programme de désobéissance aux traités européens. Il est garanti que les éventuels députés écologistes ne suivront pas cette ligne, pour les mauvaises raisons bien sûr. Désobéir aux traités européens, quand on est dans l’opposition, c’est une farce, quand on est dans la majorité, c’est une tragédie. Reconnaissons aux écologistes leur fidélité à leur programme. Leur position est claire. Elle a été réaffirmée par l’eurodéputée Mélanie Vogel : EELV est fédéraliste et européiste. La France restera volontairement sous la botte de l’oligarchie euro-atlantiste et suivra les décisions des institutions de l’UE avec autant de zèle que les socialistes suivront Macron.

Allez-vous apporter votre suffrage à des députés anti-français ? Allez-vous soutenir des personnes qui veulent que la République soit absorbée par un grand conglomérat supranational ?

Français, choisis seulement en ton âme et conscience. Ne laisse pas cette opération politicienne t’enfumer. L’élection est uninominale. Si tu votes, ce sera pour un député. Un seul député. Tu ne voteras ni pour un groupe politique, ni pour une alliance. Tu voteras pour un opposant parlementaire, pas pour une opposition parlementaire collective. Juge les candidats qui se présentent dans ta circonscription sur ce qu’ils ont fait et ce qu’ils comptent faire. Juge-les en fonction des intérêts du peuple français, de la Nation française, de la classe laborieuse française. N’oublie pas que si voter est un acte citoyen, ne pas voter peut l’être aussi.