Législatives 2022 : un second tour en demi-teinte
Si le macronisme a perdu la majorité absolue, c’est surtout au profit du « vieux monde ».
Une nouvelle fois, les élections législatives ont mobilisé peu de monde. 57,3% des inscrits ne se sont pas exprimés (abstention, nuls et blancs) lors de ce second tour. Cette faible participation confirme le peu d’intérêt que les Français accordent à ces élections. Les citoyens sont en majorité apathiques, dégoûtés ou méconnaissent les enjeux de ces élections.
Ceux qui sont allés voter ont exprimé leur défiance vis-à-vis de la présidence Macron. La majorité présidentielle n’est plus que relative. Macron ne dispose plus que de 244 robots sur les 289 nécessaires pour télécommander l’assemblée. Olivier Véran, ministre chargé des relations avec le Parlement, et Claire Landais, secrétaire générale du gouvernement (SGG), auront du pain sur la planche. Ils devront négocier avec les 78 députés de droite réactionnaire classique (LR, DVD, UDI). Ceux-ci prétendent être dans l’opposition « constructive ». Ils se sont systématiquement opposés aux projets de loi alors même que ces textes étaient souvent alignés sur leurs positions. La situation ayant changé, les réactionnaires classiques ne pourront pas s’opposer autant sur les projets de loi sans quoi les maudites « réformes » qu’ils appellent de leurs vœux (réforme des retraites, etc.) n’auront pas lieu.
À droite, le grand gagnant est le Rassemblement National avec l’obtention de 89 sièges. Jamais le parti n’a eu autant de députés. L’entreprise dynastique des Le Pen affirme son hégémonie au sein de la droite nationaliste. Reconquête a été balayée dès le 1er tour et L’Union pour la France réunissant DLF, les Patriotes et Génération Frexit n’a réussi qu’à arracher un seul siège, celui de Dupont Aignan (8e circ. Essonne). Les souverainistes de droite se retrouvent étouffés par ce parti de caciques pro-UE.
À gauche, les partis parasitaires du centre-gauche ont grandement bénéficié du cartel électoral « NUPES ». Les écologistes ont fait leur retour à l’Assemblée nationale après une éclipse de cinq ans avec 23 sièges. Les socialistes, malgré leur bilan qui est toujours aussi détestable, ont obtenu 32 sièges, dont 27 au sein du cartel, soit trois de plus qu’en 2017. Le PCF n’a pas joui de cette progression puisqu’il n’a gagné qu’un seul député. Alain Bruneel a perdu son siège (16e circ. Nord). Nicolas Sansu (2e circ. Cher) et Jean-Marc Tellier (3e circ. Pas-de-Calais) ont quant à eux réussi à gagner les leurs.
La France Insoumise de Mélenchon, locomotive qui tire les boulets de la NUPES, est passée de 17 à 72 sièges. La FI a certes gonflé dans son volume mais a perdu des plumes lors du second tour, notamment dans des duels FI-RN. Fabien Roussel a justement relevé que « l’alliance ne parle qu’à une partie de la France, à celle des grandes villes, et pas à celle de la ruralité ». En conséquence, la FI ne pourra pas constituer le groupe majoritaire de l’opposition.
On ne connaîtra l’apparence définitive de l’Assemblée nationale que la semaine prochaine, à partir de l’ouverture de la XVIe législature et de l’élection du président de l’Assemblée le mardi 28 juin. Les groupes parlementaires se constitueront alors, écriront leur déclaration politique et leur composition sera publiée au Journal Officiel (JO) le lendemain. Le 29 juin, les membres du Bureau (six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires) seront nommés. Le jeudi 30 juin, la composition des huit commissions permanentes sera publiée dans le JO et ces huit commissions nommeront leurs bureaux respectifs.
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