Thèse • La philosophie est la recherche de la vérité et de la sagesse, elle a pour moteur la liberté. • Philosopher, c’est répondre à la question « que dois-je faire ? » en faisant un détour par la question « que puis-je savoir ? ».
Questions concrètes • Qu’est-ce que la philosophie ? • Comment philosopher ? • Quelle est l’histoire de la philosophie ? • Sommes-nous libres ou déterminés ? • Que puis-je savoir ? • Que dois-je faire ?
Résumé détaillé Au détour d’une promenade solitaire dans les méandres numériques de YouTube, peut-être êtes-vous déjà tombé sur une des très nombreuses conférences de Dominique Pagani.
Si tel est le cas, vous vous êtes sans doute surpris à écouter pendant des heures et des heures ce charmant griot parisien vous conter la philosophie, vous promenant à travers les âges, de Platon à Michel Clouscard, en passant par Rousseau, Kant et Nerval.
Un jeune auditeur, Alexis Manago, a entrepris le détricotage des tours et détours de ce riche dédale de connaissances, en offrant une transcription méthodique et linéaire de la transmission du professeur.
Le fil d’Ariane – toujours rouge – de ce labyrinthe est la philosophie.
Mais quelle est-elle ? On emploie ce mot à tort et à travers pour définir un tas de choses aussi vagues que diverses.
Or, comme le dit D. Pagani « un concept, c’est comme une culotte, plus c’est large, moins c’est utile ».
D’après son étymologie, la « philo » « sophia » serait l’amour de la sagesse.
Si le mot sagesse peut nous sembler tout aussi obscure, on sait cependant que tout ce qui appartient au domaine de l’amour relève du désir.
Lorsque l’on désire quelque chose c’est qu’on ne le possède pas, donc qu’il nous manque.
Le philosophe est alors celui qui sait que la sagesse lui manque et décide de se mettre en quête de la (re)trouver.
Mais quelle est-elle cette sagesse tant convoitée ?
Est-ce celle du scientifique qui sait détecter les cellules malades pour les soigner, ou bien celle du curé de campagne à qui l’on venait demander jadis conseil pour notre bonne santé ?
Autrement dit, est-ce un savoir abstrait ou un bon sens pratique ?
Le philosophe est-il un savant ou un sage ?
Pour répondre à ces questions, le philosophe rend visite au sage, par exemple en demandant au curé de la paroisse ou au doyen du village : que dois-je faire ?
Le sage lui donnera toutes sortes de réponses, s’il doit se marier ou non, trouver un travail, mettre fin aux souffrances de sa grand-mère malade, etc. Mais ces réponses lui seront toutes livrées telles quelles, sans aucune forme de justification.
D’un naturel interrogatif, le philosophe remet en question les assertions du sage. Parce qu’il a besoin de s’appuyer sur des bases plus solides pour répondre à sa question.
Il va donc voir celui qu’on présente comme l’homme le plus assuré d’entre tous, le scientifique, pour lui demander : que puis-je savoir ?
Ce à quoi il répond par toute une liste de résultats d’expériences assurément vrais et rigoureusement menées. Mais cela ne suffit pas au philosophe. Le scientifique ne lui donne de savoir qu’en ce qui concerne le fonctionnement d’une nature dont il ne remet jamais en question l’existence même.
Il ne répond qu'à la question du « comment » cela fonctionne et jamais au « pourquoi » qui est relatif à une « fin » à laquelle seuls les hommes sont à même de donner un sens.
Alors d’une part, le philosophe synthétise les deux approches de la sagesse, celle du sage et celle du savant. Il veut savoir ce qu’il doit faire en tant qu’être humain, mais il veut par-dessus tout que cette pratique s’appuie sur une connaissance solide et démontrée à l’aide d’une méthode à même de lui donner les résultats qu’il escompte dans son domaine qu’est la vie sociale.
D’autre part, il va plus loin que le sage et le scientifique en ceci qu’il remet en question l’existence des choses en interrogeant le sens même des mots.
Face au mot sagesse qui peut se décliner aussi bien pour le sage que le savant, on constate une ambivalence propre au langage courant.
En effet les mots ont plusieurs sens. Cette pluralité de sens (polysémie), est le matériau avec lequel le philosophe travaille. Il n’étudie pas des objets de la nature comme le fait le scientifique mais l’utilisation que des sujets font du langage.
Ce qui fait dire au philosophe face au scientifique qui étudie le ciel « qu’appelle-tu soleil ? Est-ce un Dieu ? Est-ce un astre ? », là où le scientifique ne se pose pas toutes ces questions.
Pourtant, tout le monde n’a pas été d’accord par le passé avec la définition du soleil et l’histoire des sciences fut marquée par ce conflit.
Si aujourd’hui l’on pourrait penser que la science a mis à plat la plupart des débats en nous mettant d’accord sur beaucoup de choses dans le domaine de la nature, il suffit de pointer notre longue-vue vers le domaine de la vie sociale et de prononcer des mots comme liberté, laïcité ou démocratie pour mesurer l’importance des désaccords et l’actuelle nécessité de la philosophie face à la crise de sens que nous vivons.
Enfin, le philosophe veut opérer les distinctions nécessaires à une bonne entente entre et avec ceux qui utilisent la langue afin de permettre la démocratie d’exister et de sortir de la crise.
En conclusion, cet ouvrage vous plongera dans la découverte de la philosophie, tel un aventurier guidé par la liberté cherchant à la fois sagesse et vérité. Aurélien Bähler
Bibliographie • D. Pagani, Féminité et communauté chez Hegel • Maurice Merleau-Ponty, Éloge de la philosophie • Platon, Apologie de Socrate • René Descartes, Méditations métaphysiques
Documentaires • Tout est permis mais rien n'est possible • Rousseau : le commencement d’un monde
Vidéographie Cours de philosophie débutant
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