Taxer le capital avec Biden ? Tribune des généraux, ségrégation de classe et complotisme
On fait le point sur l'actualité. Quel constat sur le monde et quel avenir se profile ? Entre accointance idéologique avec la bourgeoisie et développement du fascisme de contrôle et de surveillance, l'engagement politique apparaît comme une nécessité urgente.
Ce podcast est l'occasion de revenir sur la situation globale de l'actualité, présenté par Loïc Chaigneau.
Lors d'une tribune, vingt généraux appellent Macron à défendre le patriotisme, considérant que « L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. »
En idéalisant un passé nostalgique et chimérique, où l'ordre et la prospérité régnaient, ces vingts généraux espèrent infléchir la politique de nos gouvernants, sans avoir conscience que le rôle objectif de la classe dirigeante est d'organiser le conflit social au sein des prolétaires dont les militaires font partie.
Pendant ce temps, le capitalisme en pleine crise insoluble cherche les moyens de se pérenniser. C'est pourquoi le président Joe Biden de la plus grande puissance capitaliste, les États-Unis, annonce au monde entier sa politique de taxation du capital afin de mieux répartir les richesses dans l'objectif de résoudre la crise.
Cette politique keynésienne de relance économique a déclenché l'émerveillement et l'admiration des François Ruffin, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, François Boulo et consort, dont les projets économiques n'ont jamais été dissimulés mais dont l'inconséquence et l'inconscience nécessitent d'être condamnés.
Comment ne pas voir le problème lorsqu'en tant que militants d'opposition au gouvernement de Macron ils consentent à soutenir la politique de taxation du capital du président à la tête de la plus grande puissance capitaliste mondiale ?
Comment ne pas voir qu'il s'agit ni plus ni moins d'une tentative de sauver le capitalisme en crise ? Alors que nous devrions au contraire affirmer haut et fort que ce mode de production est condamné à entrer dans des crises systémiques toujours plus violentes et qu'il nous faut profiter de sa déstabilisation pour le renverser.
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« Taxer le capital c'est le légitimer » (1) c'est le sauvegarder, c'est être complice de l'intensification de l'exploitation, des crises et de la paupérisation qu'il provoque.
Bien que cela nous attriste de constater l'accointance idéologique entre "la gauche" (social-démocratie) et la bourgeoisie capitaliste représentée par Biden, nous espérons par le biais de cet article convaincre de l'urgente nécessité de se remettre en question lorsque son programme coïncide avec celui de son ennemi.
De plus, dans les représentations “taxer le capital” renvoie à l'idée que nous allons voler l'argent des riches. Cela permet à l'idéologie dominante d'inverser les rôles : l'exploiteur devient la victime et l'opprimé le brigand.
Cette inversion idéologique légitime la position de domination des capitalistes, renforce dans les mentalités les croyances (fausses) qu'ils produisent la valeur, créent de l'emploi et méritent leurs revenus des centaines et parfois des milliers de fois supérieurs au SMIC.
En réalité, la fortune d'un capitaliste est le résultat de l'exploitation de ses employés s'expliquant ainsi : dans les fruits de 8h de travail d'un employé, 3h seulement servent à payer le salaire et les 5h restantes sont produites gratuitement pour l'employeur.
Marx nomme ce vol – cette spoliation – l'extorsion de la plus-value qui est au fondement de l'exploitation capitaliste.
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Ainsi, loin de mériter leurs revenus, nous devons réaffirmer – car c'est la réalité – que les capitalistes nous volent et qu'au lieu de les taxer pour reprendre ce qu'ils nous ont volé ou "mieux répartir les richesses", nous devons lutter pour nous libérer de leurs entraves.
Cliquez sur le bouton ci-dessus pour découvrir nos "10 mesures" concrètes comme alternative à la taxation du capital et dans le but de subvertir le capitalisme.
Nous alertons contre la résurgence du fascisme de contrôle et de surveillance dont les formes ne sont plus les mêmes qu'avant mais dont la finalité reste inchangée : sauver le capitalisme. Le fascisme est le bras armé du capitalisme, sa roue de secours, son sauveur quand celui-ci entre en crise.
Le fascisme est déjà-là, bien que dissimulé, il s'installe dans notre quotidien et s'enracine progressivement.
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Progressivement, une politique écologiste-réactionnaire comme aboutissement du fascisme résurgent se réalise.
La ségrégation territoriale planifiée est un signe qui laisse entrevoir notre avenir. Les villes cyber-connectées seront réservées à l'hyper classe mondaine ayant la fortune de se payer des zones entières, pendant que les classes travailleuses seront reléguées à la campagne banlieusardisée, contraintes d'effectuer des va-et-vient vers la ville pour servir les bourgeois privilégiés, exemptés du travail aliénant.
Pendant ce temps, les écologistes-réactionnaires ravis de ce "retour à la nature" produiront (et produisent déjà) la nouvelle idéologie faisant accepter au prolétariat ses nouvelles conditions matérielles : abaissement du niveau de vie, diminution de la consommation, décroissance énergétique, acceptation de son sort, etc.
À ce sujet, lire Faucon Rouge, de Loïc Chaigneau
Nos propos sont parfois confondus (à tort) avec le complotisme. En effet, les complotistes ont la caractéristique de faire des liens irrationnels entre les choses, dont les conclusions sont extraordinaires et non-démontrables scientifiquement.
Ce qui nous distingue des complotistes est notre méthode scientifique. Nous nous appuyons sur une méthode rationnelle, le matérialisme dialectique et historique, pour effectuer des liens dans l'histoire en étudiant les sociétés, leur développement et les rapports entre les classes sociales.
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Cette singularité d'effectuer des liens entre les choses est la hantise de la classe dominante car nous sommes en capacité de révéler les rapports de force cachés, les intérêts dissimulés, l'exploitation capitaliste, sur des bases scientifiques, et ainsi de conduire la lutte révolutionnaire pour l'émancipation collective.