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Médecine

La crise du COVID-19 comme symptôme de la maladie capitaliste

Face à l'épidémie de COVID-19, les pays capitalistes sont dépassés. À l'inverse, la Chine, le Vietnam ou encore Cuba montrent que la pandémie peut être maîtrisée.

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Par Aurélien

Lecture 5 min

Cet article fait partie d'un dossier complet sur la médecine. Les arguments qui y sont développés s'inscrivent donc dans une totalité. CF : le sommaire.

Sommaire :
  1. Les paradigmes capitalistes de la médecine

  2. La crise du COVID-19 comme symptôme de la maladie capitaliste

  3. Qu'est-ce que le vivant ? Un bref horizon des réponses philosophiques et scientifiques

  4. Qu'est-ce que la santé ? De l'anormalité et l'anomalité

  5. Qu’est-ce que la médecine ? La leçon d'Hippocrate

  6. Approches et controverses : L'opposition médecine conventionnelle-non conventionnelle ou allopathique-holistique

  7. La médecine prise en otage : Entre scientisme et pseudo-science

  8. Des lobbys corrompus aux charlatans de province : Conséquences et dérives de la médecine bourgeoise

  9. Darwin complotiste ? Le néo-kantisme contre Darwin

  10. Refondation thérapeutique : Propositions pour une pratique communiste de la santé

Suite du dossier :

Si la pandémie de COVID-19 a causé de nombreux dégâts humains, on ne peut nier qu’elle a au moins eu le mérite de faire prendre conscience à la population mondiale de l’incapacité totale du capitalisme à mener une politique de santé efficace.

À l’heure où nous rédigeons ces lignes, nous comptons actuellement plus de 100 millions de cas dans le monde entier, dont plus de 3 millions rien qu’en France (1), 6ème puissance de la planète d’après la Banque Mondiale. Plus de 2 255 000 personnes sont déjà mortes du virus, dont plus de 77 000 de nos compatriotes. [Nota bene : ces chiffres s’élèvent aujourd’hui (06/09/2021) à 4 569 193 dans le monde dont 114 895 en France.]

Après deux confinements et un troisième qui se profile face aux nouveaux variants du virus [NB : Emmanuel Macron a décrété un semi-confinement du 3 avril au 3 mai 2021], une période de couvre-feu délétère et diverses polémiques autour des pénuries de masques et de respirateurs en réanimation, l’avenir de notre pays et du reste du monde semble reposer sur la vaccination de masse.

Soumise à l'Union Européenne, la France se trouve dans l'embarras des directives bruxelloises en matière de politique vaccinale : elle doit se contraindre à utiliser les vaccins à ARNm des laboratoires occidentaux Pfizer, AstraZeneca ou Moderna. La France, pays de Pasteur, n’a donc même plus les moyens de mener une campagne de recherche et de production publique à licence libre pour se sortir de cette pandémie (2). [NB : Depuis, un vaccin français a vu le jour. Produit par l’entreprise Valneva, il n’est cependant pas distribué en France à cause de l’Union Européenne.]

La crise économique, accélérée par la pandémie, plonge le pays dans la dépression (3). Le nombre de personnes atteintes par cette pathologie a en effet doublé en un an, augmentant de fait le nombre de suicides chez les étudiants, petits patrons de bars, de restaurants, de cinéma, etc. (4) Alors que, de l’autre côté du globe, en Chine Populaire, à Wuhan, centre de l’épidémie il y a un an [NB : à l'époque], se déroulent des fêtes géantes (5). Comment expliquer que l'épidémie en Chine appartienne au passé ? Par une politique drastique de lutte contre le virus. Le Parti Communiste Chinois a réussi à limiter le nombre de contaminés à 100 000, d'après les sources officielles [NB : 107 214 aujourd’hui (06/09/2021)]. De sorte que, si on multipliait ce nombre par cinq, on resterait en deçà des pays occidentaux. La Chine a par exemple réalisé avec 4 000 ouvriers la construction d’un hôpital de 1 000 lits en moins de 10 jours (6). Mais surtout, elle a appliqué des mesures strictes de confinement dans un premier temps, puis de tests et de traçage, et plus encore une mobilisation massive du service public et des fonctionnaires, ainsi que des cadres du Parti (7).

Encore mieux, le Vietnam ne comptabilise que 5 morts en ce 3 février 2021 (8) - alors que nous avions déjà, de notre côté, dépassé ce chiffre le 11 mars 2020 - là aussi grâce à une politique rigoureuse plaçant la santé des travailleurs avant l’intérêt du patronat [NB : malheureusement, ces chiffres ont augmenté. Il s’élèvent aujourd’hui à 524 307 cas pour 13 074 morts, ce qui reste bien inférieur à la France (06/09/2021)]. De plus, la Chine mais aussi Cuba et le Venezuela, se sont illustrés dans leur participation active dans la lutte contre le virus à l’international (9).

Selon Oxfam, « les dix hommes les plus riches du monde ont vu leur fortune totale augmenter de plus de 500 milliards de dollars depuis le début de la pandémie » (10). Cette augmentation, permise par l’impuissance des États néo-libéraux à gérer la crise, révèle la nature de la gestion de la pandémie en occident : elle vise avant tout la sauvegarde du profit. Comme l’a très bien montré Loïc Chaigneau dans l’épisode 4 de Marx F.M., le COVID-19 n’est pas le provocateur de la crise économique, mais un accélérateur de ce qui était déjà en germe dans les contradictions internes du capitalisme.

→ À lire aussi : Pourquoi la crise du covid-19 est en réalité une crise du capitalisme ? (Marx FM)

À l’heure des grands monopoles numériques, le capitalisme, comme dans chaque crise, se voit obligé de détruire massivement de la valeur économique. Pour se maintenir, il doit réduire les salaires, détruire le travail mort, détruire le travail vivant, et revenir sur les conquêtes sociales des travailleurs. On l’a vu, la force de la Chine ou du Vietnam a été de mobiliser très largement son service public et ses fonctionnaires. En 2019, le gouvernement français a supprimé 3 400 lits d’hôpitaux (11), ce que compenseront à peine les 4 000 nouveaux lits promis par le Ségur de la santé, puisqu’en vérité, rien qu’entre 2003 et 2017, on ne comptabilise pas moins de 69 000 suppressions de lits (12). Cette politique s’inscrit dans la droite ligne de la « casse méthodique des acquis du CNR » annoncée par Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF. La bourgeoisie a besoin de détruire le service public français hérité des luttes de 1946, ce qui a pour conséquence directe la destruction de notre modèle de santé.

Le capitalisme est impuissant pour gérer la production des soins nécessaires à la population et les infrastructures qu’elle demande : cela n’est pas dans son intérêt. En vérité, le problème est beaucoup plus grand, puisqu’au-delà de son aspect économique stricto sensu, il est aussi un problème épistémologique. La médecine est une pratique qui s’appuie notamment sur la science du vivant, et la science du vivant sur une conception philosophique du vivant.

Comme pour la philosophie en général, les conceptions théoriques du vivant sont historiquement conditionnées et ne constituent qu’un moment de la vérité, en l’occurrence celui du capitalisme. La pratique de la médecine est donc conditionnée par des modèles philosophiques historiquement datés qui ne sont pas figés dans le marbre. Du débat philosophique sur le vivant se détachent deux positions, le mécanisme et le finalisme, que nous allons étudier. D’emblée, nous aimerions préciser que l’objet de ce présent écrit n’est pas scientifique mais philosophique. Il porte sur la nature et les contradictions au sein des discours existants sur le vivant et la médecine, mais ne prétend pas être une étude empirique des phénomènes biologiques ou un manuel pour des praticiens de santé.

Article suivant : Qu'est-ce que le vivant ? Un bref horizon des réponses philosophiques et scientifiques
Montage Le VivantMontage Le Vivant (Affranchi / Pixabay)


Sources :


Sources images :

Foundations World Economic Forum : Special Address by Emmanuel Macron, President of France (39008127495)

"www.vperemen.com" : Coronavirus COVID-19. Girl in mask - stop pandemic!

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